Frontiers of Pandora », la joie de la jungle


Cher Pixels,

A l’heure où je te rédige amicalement ces quelques lignes, cela fait déjà plusieurs jours que je suis arrivé à destination. Tu ne devineras jamais d’où je t’écris ! Bon, peut-être que si en réalité, j’imagine que tu auras vu le recto de cette carte postale.

Je ne pensais vraiment pas que le CSE du Monde possédait les moyens technologiques et diplomatiques pour m’envoyer sur Pandora (tu sais, la lune de la planète Polyphème, qui sert de théâtre à l’action des films Avatar, de James Cameron ?), pour juger sur pièces les décors magnifiquement modélisés de Frontiers of Pandora, que le tour operator promet aussi fascinant que musclé. Pourtant m’y voici. Autre miracle : il fait très beau.

Avec ses décors somptueux dans « Avatar : Frontiers of Pandora », on aimerait que l’astre des Na’vi soit bel et bien un destination touristique.

J’ai été accueilli en cet endroit par un sympathique groupe de « résistants ». Composés à la fois d’humains et de Na’vi (ces espèces de chats humanoïdes autochtones, bleus et élancés, que tu auras sûrement déjà vus sur grand écran), ils cherchent à bouter hors de leur astre les vilains Terriens capitalistes, pollueurs, expansionnistes et, surtout, très méchants. Je pense qu’ils ont raison. J’ai remarqué un certain manque de politesse chez mes congénères quand ils m’ont tiré dessus sans sommation, du haut de leurs exosquelettes ou perchés sur leurs hélicoptères. Pas même un bonjour. Très déçu de mes semblables, pour le coup. Leurs motivations sont si caricaturales qu’on n’en voudrait même pas dans un téléfilm de Noël.

Allez les bleus

Mais parlons plutôt de choses qui ne fâchent pas, à commencer par cette flore grandiose. Elle donne tout bonnement envie de se rouler dans son plus simple appareil dans les fourrés multicolores et de faire du trampoline sur les champignons fluorescents. Un des G. O. me l’a cependant déconseillé à cause des abondants végétaux toxiques, explosifs (!), voire électriques (!) qui poussent dans le coin.

Les environnements sont d’ailleurs très variés et les activités en plein air proposé par le tour operator particulièrement exaltantes : pêche à l’arc dans les marécages, vol à dos d’Ikran (ces simili-ptérodactyles que chevauchent les Na’vi) entre les colonnes rocheuses, chevauchée fantastique dans les steppes avec le clan des Zeswas ou accrobranche dans la jungle la plus dense que j’ai vue de ma vie (note : je viens de Haute-Savoie). En tout cas, parcourir cette grande région ouverte et verdoyante, c’est un vrai régal, surtout en hiver.

On est également amené à chevaucher les « chevaux » du coin pour traverser de grandes étendues planes.

Les résistants m’ont également envoyé en immersion culturelle auprès des Na’vi des environs. S’ils possèdent tous un lien fort et spirituel avec la nature, les différents clans ont leurs traditions propres et un savoir-faire ancestral dans un artisanat de prédilection. Je m’attendais à tout moment à ce que Frédéric Lopez débarque de derrière une hutte.

On a passé beaucoup de temps à bien tout me montrer dans les moindres détails. C’était intéressant et plutôt original, mais parfois un peu long, avec Jean-Paul l’ouvrier qui me demande d’aller voir Sylvette la shamane, qui me demande d’aller voir Titouan le cuistot. Le tout avec un vocabulaire sibyllin pas évident à intégrer. Beaucoup de tergiversations cette histoire !

Ecologie punitive

Enfin, les organisateurs nous ont réservé de nombreuses activités physiques sous la forme… de guérilla écologique. Ils m’ont donné un petit arc, un modeste fusil d’assaut, avant de me demander d’aller détruire une station de forage pétrolière qui polluait toute la région. Tout seul. Ils se croient dans Far Cry ou quoi ?

Et encore, dans Far Cry (autre séminaire survivaliste dans des pays en conflit proposé par le tour operator Ubisoft), on a un vrai sentiment de puissance démesuré quand on défouraille sur tout le monde, avec une grenade dans la bouche et une seringue d’adrénaline plantée dans le bras. Mais là, tu m’imagines, avec mes flèches en bois contre des robots blindés géants ? Je crois qu’ils attendaient de moi à ce que je m’introduise discrètement, mais ces bases étaient tout sauf faites pour l’infiltration. J’ai détesté ! Et comble de malchance, j’ai découvert qu’il y avait plein d’autres sessions du genre dans le programme !

Les phases d’infiltration dans les bases des humains sont confuses et frustrantes. Trop nombreuses, elles tournent trop souvent à l’escarmouche sans intérêt.

Le personnel devrait vraiment repenser les activités proposées. J’ai l’impression d’avoir déjà vu ça à l’occasion de beaucoup de séjours du même tour operator. Bon, pas non plus de quoi complètement gâcher mon voyage sur Pandora qui reste un endroit fabuleux. Dis-moi si tu veux que je te ramène du Zangke ! C’est une boisson au lait de… C’est une boisson au lait.

Bises.

P.-S. : Avatar : Frontiers of Pandora est disponible depuis le 7 décembre sur Xbox Series, PlayStation 5 et PC.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • Pandora, sa faune et sa flore reproduites à l’écran de façon somptueuse ;
  • Le mode photo ;
  • Une forme de promotion du partage des traditions qu’on n’a pas tant l’habitude de voir dans le jeu vidéo.

On a moins aimé :

  • L’infiltration et les combats. Véritables tue-l’amour tant ils sont désagréables et mal fichus ;
  • Les interfaces peu lisibles et certains choix ergonomiques à la limite de l’impraticable ;
  • L’histoire manichéenne et désespérément gnangnan.

C’est plutôt pour vous, si :

  • Vous cherchez à vous déraciner un bon coup.

Ce n’est plutôt pas pour vous, si :

  • L’univers d’Avatar vous donne de l’urticaire.

La note de Pixels :

★ ★ ★ ☆ ☆ sur Trip Advisor.



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Catégorie article Politique

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